Mon chapitre 1, écrit il y a assez longtemps. Je posterai un chapitre par jour, avec à chaque fois le résumé pour ceux qui ont la flemme de lire depuis le début ;)

     Je me réveillai en sursaut, le cœur battant à mille à l'heure, le visage couvert de sueur. Encore ce cauchemar ! Dans celui-ci, deux jeunes filles : l'une d'elles, aux cheveux bleus et ondulés, pleure en flottant dans l'eau ; l'autre, planant dans les airs, les yeux fermés et sa bouche pâle entrouverte, me murmure : « Aide-moi, aide-nous ! ». Mon cauchemar se déroule de nuit, dans un paysage à mi-chemin entre le rêve et l'enfer. C'est toujours la pleine lune, le ciel étoilé qui abrite la seconde créature me donne envie de la rejoindre, de rester ainsi en apesanteur, avec elle, et de la consoler de tous ses maux. Ces nymphes, belles et désespérées, contribuent à la part de paradis ; mais, sans que je sache pourquoi, leurs paroles me glacent toujours d'effroi, comme si derrière ces quelques mots se cachait une grande catastrophe, pour elles comme pour moi.

 

* * *

 

     Je regardai le cadran lumineux de mon réveil. Mercredi 12 février. 6h22. Essayant de faire abstraction de ma peur, je me levai péniblement, me préparai ; puis je partis rejoindre ma meilleure amie, à l'arrêt de bus. Leïla, plutôt petite, aux longs cheveux bruns jusqu'à la taille dont elle s'occupe avec soin, aux yeux verts, c'est elle. Nous nous connaissons depuis la 6^e et depuis nous ne quittons pas. Aujourd'hui, comme d'habitude, elle me parle de choses et d'autres, de choses futiles, de choses du quotidien...

     « ...d'ailleurs hier j'ai posté un article sur mon blog et... Sam ?! Qu'est-ce qu'il y a ?! »

     Ma tête tournait, mes paupières étaient lourdes, des étoiles brouillaient ma vision… Le monde tanguait autour de moi, le visage de Leïla se déformait comme au gré du vent…

     « Je… je… je ne me… sens pas bien…

-Oh mon dieu tes lèvres sont toutes pâles ! Assied-toi ! Ca va mieux ?

-Oui, ça va…

-Tu allais tomber dans les pommes ! Tu n'as pas mangé ce matin ?

-Si, si… Je crois que je suis juste crevée, je continue à faire ce cauchemar, il me réveille tous les matins super tôt…
-Tu ferais mieux de rentrer, tu n'es pas en état de supporter les cours !
-Tu as raison. Je rentre. A demain !

-A demain ! Si tu ne te sens toujours pas bien, parles-en à tes parents !

-Oui, oui, » répondis-je, n'ayant aucune intention de le faire.

     Rentrée à la maison et bien décidée à me détendre, je m'assis dans mon lit, un roman fantasy dans une main et un chocolat dans l'autre. Mes parents, tous les deux infirmiers, ne devaient rentrer qu'à 13h. Vers midi, je m'apprêtai à me concocter un plateau-télé, lorsque j'entendis un bruit suspect en provenance de la porte d'entrée.

 

* * *

 

     Je me dirigeai prudemment vers la fenêtre. Mes parents, surprotecteurs et aimants malgré leur travail les rendant souvent absents, m'avaient toujours répété la procédure à suivre en cas de visiteur : tout d'abord, vérifier l'identité de la personne. Si c'est un ami, un membre de la famille, ou le facteur, j'ouvre. En d'autres cas, je n'ouvre pas, si la personne insiste j'appelle la police. Appliquant méthodiquement leurs instructions, je détaillai discrètement le visiteur, ou plutôt la visiteuse. Et là, un sentiment de déjà-vu m'envahit. Des cheveux couleur pervenche jusqu'à la taille, des yeux bleus, une longue silhouette, des oreilles légèrement pointues… La nymphe du cauchemar !! Elle essayait en vain d'ouvrir la porte, sans penser visiblement à sonner. Elle n'était donc pas animée par des sentiments très honnêtes… Et là, sans que j'ai eu le temps de réfléchir, j'ouvris la porte.

 

Voilà ! Les commentaires, positifs ou négatifs, sont les bienvenus !

La Pianiste.