Le chapitre 5, dont je ne suis pas mécontente. Le début, il est là, mais si vous voulez, lisez le résumé pour aller plus vite :

Sam, une adolescente, fait tous les soirs des cauchemars où deux espèces de nymphes lui demandent de l'aide. Un jour une des nymphes du cauchemar vient chez elle, lui révélant qu'elle s'appelle Eau et qu'elle fait partie des quatre éléments. Air, sa sœur, est gravement malade à cause de la pollution humaine. Elle risque de mourir, et le monde avec elle. Eau demande de l'aide à Sam, en lui disant que seul Feu, leur frère, connaît le remède pour guérir Air. Sam décide donc de se rendre dans la Terre de Feu, grâce à un Elemil, un médaillon qui permet de voyager entre les terres des éléments et qui contient un aller retour. Pour pouvoir y aller, elle annonce à ses parents un voyage scolaire en Angleterre. Après que le médaillon se soit mit à chanter pour lui donner des instructions, Sam arrive en Terre de Feu...

    Un paysage fantastique se dressait à perte de vue. De nombreux volcans couvraient la plaine, si noire qu'elle semblait brûlée. Il n'y avait pas d'herbe. On voyait beaucoup de lacs, de cascades, qui auraient pu figurer dans un paysage normal si on enlevait le fait que du feu et de la lave avaient remplacés l'eau habituelle. Des troncs d'arbres calcinés terminaient ce tableau, et lui ajoutaient une note de mort. Ce paysage, si beau, mais à la fois si terrifiant… Je n'en croyais pas mes yeux. Ce n'est pas que j'eus déjà douté d'Eau, mais je n'aurais jamais cru que le spectacle serait aussi fabuleux…

     Il faisait extrêmement chaud. Je n'étais pas arrivée depuis cinq minutes que des gouttes de sueur perlaient déjà sur mon front. Je me demandai comment trouver Feu. J'entendis une voix douce me dire « Cherche la grotte... ». Je regardai autour de moi, stupéfaite. Il n'y avait personne ! La voix reprit de plus belle : « N'aie pas peur ! C'est moi, Eau. Je t'avais dis, je reste avec toi par la pensée. » Je soupirai, soulagée. Je n'étais pas complètement seule dans mon entreprise ! Je regardai autour de moi, cherchant en vain une grotte ou quelconque cavité. « Près du volcan ! ». Je soupirai de nouveau. Il y en avait tant ! Eau devrait être plus claire dans ses explications si elle voulait que je trouve Feu… « Hé ! J'entends, tu sais ! C'est ça le désavantage, j'entends tout ce que tu penses ! Je suis désolée, tout ce que je sais c'est qu'il passe le plus clair de son temps dans sa grotte, située à côté d'un cratère. Je réfléchis, essayant d'utiliser le peu de logique que j'avais. S'il habitait près d'un volcan, ne valait-il mieux pas pour Feu que ce dernier soit éteint ? « Non, au contraire », intervint Eau. « Le feu, la lave, tout ce qui est en rapport avec lui-même est indispensable, vital pour Feu. Comme pour chacun de nous-même. S'il veut user de toute son énergie, il a besoin d'un volcan en activité. » Et bien voilà, nous avions une piste ! Cela réduisait les possibilités, la plupart des volcans présents étaient éteints. Il n'en restait que… dix ! Je n'aurais jamais le temps de les tester un par un ! « Réfléchis, Sam. Il doit bien y avoir un moyen de trouver lequel est-ce ! ». Je regardai autour de moi Je ne voyais aucune grotte aux alentours. Peut-être était-ce plus loin, près d'un autre volcan ? « Non, l'Elemil conduit sur la terre de l'Element, le plus proche possible de l'endroit où est celui-ci. » J'essayai de me concentrer. Si j'étais un Element belliqueux tel que Feu, quel est l'endroit où je cacherais mon repère, que je sais pourtant accessible par l'Elemil ? A un endroit que l'on éliminerait tout de suite ! A quelques mètres de moi, se trouvait un volcan éteint à côté d'une cascade de feu. J'avais trouvé ! Feu savait que si quelqu'un le cherchait, cette personne éliminerait d'office les volcans éteints, il s'était alors caché derrière la lave de la cascade ! Là où il serait soustrait au regards extérieurs, pourtant proche d'une source de chaleur importante ! « Oui, tu as raison ! Tu es brillante, Sam, je n'y aurais jamais pensé ! Allez, vas-y, fonce ! » Mais que dirais-je à Feu ? « Je ne sais pas, improvise ! Je suis désolée, je n'ai pas du tout d'idée, je suis exténuée à cause des soins attribués à Air et à cette longue conversation à distance. » Je soupirai. Très bien, je me débrouillerai seule. Je marchai jusqu'au cratère. Comment allais-je faire pour passer sous le rideau de feu ? « Tiens, je n'y avais pas pensé...  Peut-être que… Non, impossible. » Eau avait une idée. Pourquoi ne me la disait-elle pas ? « C'est que je ne suis pas sûre que ça marche... » Je m'impatientai. Pendant ces tergiversations, Air avait parfaitement le temps de mourir ! « Oui, tu as raison, excuse-moi. Nous allons quand même essayer… Alors, je te le dis… Je suis Eau. » Je fronçai les sourcils, étonnée. Avait-elle perdu la raison ? Évidemment que je connaissais son nom ! « Non, je veux dire, je suis l'élément Eau, je la représente, je ne peux vivre sans eau, puisque c'est moi. » Je ne comprenais toujours pas. « Cette coulée de lave, c'est comme une cascade, mais en feu. Une cascade, à l'origine, c'est de l'eau. Alors je pourrais peut-être arrêter le rideau de feu quelques secondes, mais je n'en suis pas sûre... » Un sourire illumina mon visage. Mais bien sûr, elle avait raison ! Elle se devait d'essayer maintenant, nous n'avions pas le temps d'hésiter, car une seconde de perdu était une seconde de moins dans la vie d'Air. « Concentre-toi. Très fort. Visualise dans ton esprit toutes les formes d'eau que tu connais : glace, lac, rivière… Écoute, vois, sens l'eau. Quand tu sentiras la coupure de notre conversation, tu ouvriras les yeux et tu entreras le plus rapidement possible dans la grotte. » Plus tard, Eau me dévoilera qu'elle a en réalité retenu sa respiration de longues secondes jusqu'à l'évanouissement, ce qui pouvait se révéler dangereux pour Air, qu'elle tenait en vie, et pour elle-même ; et que pendant son inconscience toute forme d'eau avait disparu de la surface du monde. Mais à ce moment précis, je n'avais aucune idée du risque qu'encourait mon amie.

     Je fermai les yeux, me concentrai. Eau, eau, eau, eau… Je m'imaginai flottant, nageant dans l'océan, percevant sa douce caresse sur ma peau, me focalisant sur le silence qui régnait dans la mer… Eau, eau, eau... Je buvais un verre d'eau, sentant le précieux liquide couler le long de ma gorge. Eau, eau, eau… De fines gouttelettes de pluie tombaient doucement le long de mon corps, pour s'intensifier de plus en plus, jusqu'à ce que qu'une averse se forme. Le déluge s'abattait sur moi avec une intense violence tandis que je goûtais à la fraîcheur de l'eau sur ma peau. Eau, eau, eau… Je pleurais. Une larme salée glissait le long de ma joue, laissant une trace humide sur mes pommettes rouges. Eau, eau, eau… Je prenais une douche. Les jets jaillissant du pommeau réchauffaient ma peau glacée et détendait mes muscles douloureux. Eau, eau, eau…

     Tout-à-coup je sentis une libération dans mon esprit, un immense vide. Eau avait sans doute réussi. Il me fallut quelques secondes avant de réaliser que je devais entrer dans la grotte. J'accourus. Il était temps. A l'instant où je pénétrais dans la caverne, la lave reprit de plus belle. J'observai la cavité dans laquelle je me trouvais.