• La Pianiste #2

    La Pianiste #2

    Hey!

    Devinez ce que j'ai pour vous aujourd'hui?? Un texte!! /o/ J'en ai enfin écrit un, c'est pour mon cours de français. Il fallait raconter un souvenir heureux d'enfance. C'est assez long, désolée... Vous me direz ce que vous en pensez!

    Je sais que j'ai déjà écrit un texte qui s'appelle ainsi, mais je n'avais pas d'autre idée... (Ce texte n'en est pas du tout la suite. Il s'agit d'un texte à part.) Par contre, cette fois-ci, "La Pianiste", c'est moi ;) J'ai remplacé les différents noms par d'autres, étant donné que cela s'est vraiment passé. Et pour les noms de famille, j'ai juste mis des étoiles (*) parce que je suis vraiment nulle pour inventer des noms de famille...

    Désolée pour le manque de texte ces derniers temps, je suis vraiment "en panne"... :/

    À lire en écoutant Impromptu op. 90 n°4 - Schubert et Asturias - Albeniz (au piano)

    C'est parti!

     

     

    15.12.15, 19h

     

          « Préparez-vous les filles, vous passez en deuxième, juste après la chorale ! »

          La voix d'Amy, ma professeure de piano, me plonge dans l'angoisse. Je vais jouer dans quelques instants mon impromptu de Schubert devant trois cents personnes ! Je me tourne vers Isabelle, une très grande amie, qui va quand à elle jouer un morceau espagnol.

          « On y va ? »

          Elle acquiesce, et nous sortons d'un pas hésitant des loges. Nous emmenons Mina, une petite fille très mignonne qui jouera elle aussi au piano, et qui, elle, n'est pas anxieuse le moins du monde. Ma meilleure amie et une de ses copines nous accompagnent, tentant de nous rassurer Isabelle et moi. Ce qui n'est pas chose aisée : elles aussi ont peur, car elles vont se produire en groupe.

          Pour les 25 ans de notre école de musique, Amy a sorti le grand jeu : une longue soirée incluant la chorale, du piano avec les trois meilleurs élèves du conservatoire -en faire partie devrait me rassurer, mais cela ne fait que m'angoisser davantage-, du rock -chaque classe de solfège a préparé en groupe un ou deux morceaux), et différents témoignages de professeurs et d'anciens élèves.

          Nous discutons de choses et d'autres, mais revenons sans cesse au même sujet : le spectacle. Quelques minutes passent, puis un professeur nous accompagne jusqu'au bord de la scène, chassant Sofia et Maéva au passage. Je jette un dernier coup d'œil à cette dernière, ce qui me rassérène un peu. Là, nous retrouvons Amy, un professeur et le présentateur.

          Sur la scène, un homme termine son discours sous les applaudissements du public et nous rejoint, avant de se diriger certainement vers les loges. Lorsque je tourne la tête, j'observe que l'animateur est déjà sur le plateau. Il annonce :

          « À présent, trois jeunes demoiselles vont vous interpréter des morceaux classiques. Voici ****** Mina, qui va vous présenter son Prélude de Bach. »

          Celle-ci s'avance sous les acclamations de l'assistance, s'avance vers le piano à queue, et, tranquillement, se met à jouer. Isabelle et moi l'observons un instant avant de se tourner l'une vers l'autre.

           « Mais comment fait-elle pour jouer avec autant de décontraction ? » je chuchote.

          Isa hausse les épaules, montrant ainsi son incompréhension. Soudain, je suis prise de panique. Je ne me souviens plus de mon tempo. Je demande discrètement à Amy de me l'indiquer. Elle le fait, et j'essaye de le retenir du mieux que je peux. Je ne voudrais pas répéter l'erreur des auditions de la semaine dernière, où j'ai joué beaucoup trop vite. Ma peur a atteint Isa, qui demande elle aussi son tempo.

          Les minutes qui suivent filent à la vitesse de l'éclair. Mina revient, mais je suis trop angoissée pour la féliciter. C'est le tour d'Isabelle, et j'ai à peine le temps de lui faire un pouce en l'air en lui murmurant que tout se passera bien. J'ai envie de vomir… J'essaye d'oublier ma peur le temps d'écouter mon amie jouer. Je n'en reviens pas : en effet, cela se passe bien ! Et beaucoup mieux que ça, même : c'est sublime. Elle s'est surpassée, et a beaucoup mieux joué que lors des auditions de la semaine dernière, ne ratant presque aucun accord. Il est vrai que l'enjeu n'est pas le même aujourd'hui.

          Petit à petit, je sens la tension monter en moi. Et si je jouais moins bien qu'elle ? Un coup d'œil à ma jambe me montre que mon doigt tape machinalement le rythme du morceau de Isa, remplaçant le mien. Et si je me trompais dans mon tempo ? Je n'ai pas eu l'occasion de tester l'instrument lors des répétitions. Et si le piano était plus dur que le mien ? Et si j'oubliais les notes ?

          Mon cœur bat la chamade. Je m'oblige à respirer lentement. Inspiration, expiration. Inspiration, expiration. Le présentateur m'observe un moment, sentant mon angoisse, puis me fait un clin d'œil pour m'encourager. J'ai tellement mal au ventre…
          Tout-à-coup, des applaudissements. Non. Non, pas maintenant… L'animateur se dirige vers la scène, pendant qu'Isa revient vers moi.

          « C'était magnifique ! Bravo, tu as super bien joué ! » lui dis-je, malgré la boule qui serre mon ventre.

          J'entends la voix du commentateur.

          « À présent, Anna ********* va vous interpréter l'impromptu opus quatre vingt dix numéro quatre de Schubert. »

          Applaudissements.

          Soudain, Isabelle m'étreint. Pourtant au bord des larmes, je souris. C'était vraiment la meilleure façon de me souhaiter bonne chance. Avec peine, je m'extirpe de ses bras, la remercie d'un hochement de tête, et me dirige lentement vers la scène. J'ai envie de pleurer tellement j'ai mal.

          Je m'assieds sur le tabouret, respire un bon coup et pose mes doigts sur le clavier. Après une grosse inspiration, je commence.

          Au début, une foule de questions se précipitent dans ma tête. Suis-je au bon tempo ? Normalement, oui. Tiens, n'était-ce pas un mi bémol, au lieu d'un mi dièse, que j'aurais dû jouer ? De toute manière, c'est trop tard, maintenant. Je réussis à les chasser, et j'essaye de me concentrer sur la musique. Mais pas trop. Je tente de faire ressentir le plus d'émotions possible aux spectateurs, ce qui est mon point faible. Au fur et à mesure, le tambour situé dans ma poitrine s'estompe, laissant la place à une étrange sérénité.

          En fait, ça ne se passe pas comme dans les films, ou les livres. Le musicien et son instrument ne se trouvent pas dans une bulle imprenable. Non. En réalité, le public est compris dans cette bulle. Le pianiste et son piano jouent avec lui, sourient en entendant des bribes de commentaires, s'emballent lorsqu'ils croient être appréciés puis s'apaisent, conscients d'être en parfaite harmonie avec les spectateurs.

          La sourde angoisse s'est depuis longtemps transformée en un immense sentiment de plénitude. Je suis en train de jouer devant trois cents personnes. Tous n'aiment pas, je m'en doute, mais je me sens complètement en accord avec ceux qui apprécient. Et les quelques fausses notes ne changent rien à cet état, bien que mon cœur s'emballe légèrement à mes erreurs.

          Je continue, ma musique tantôt joyeuse, tantôt triste, tantôt sourde, tantôt légère.

          Soudain, je plaque l'accord final. Et j'entends les applaudissements. Je les imagine beaucoup plus nombreux et bruyants qu'ils ne le sont en réalité, comme à chaque fois. Je le sais, mais ça m'est égal. Je salue, et retourne vers les coulisses, un immense sourire sur les lèvres. Une fois arrivée, je rejoins Isa en courant et nous échangeons nos robes en tenues plus décontractées pour notre morceau de groupe. Je vais écouter Maéva et Sofia chanter et je me sens bien.

          Je me rends compte que j'adore la musique.

     

     

    Voilààà ^^

    Je sais, c'est très long, mais bon... Qu'en pensez-vous? Votre avis est super important pour moi, il me donnera peut-être envie de réécrire.

    À bientôt!

    La Pianiste Sans Visage
    La Pianiste #2

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 24 Janvier 2016 à 08:05

    Sincérement, j'ai adoré. C'est bien écrit, j'étais impatiente de vonnaître la fin. Bref, tu m'as comprise x) Continue d'écrire !

      • Dimanche 24 Janvier 2016 à 10:45

        Merci beaucoup Jeni♥!! Promis, j'essayerai ;)

    2
    Dimanche 24 Janvier 2016 à 11:20

     Un très joli texte ! Tu écris bien. :) J'ai écouté la musique que tu as mise plus haut mais je n'aime pas trop... Mais j'en ai trouvé une autre qui va super bien aussi : Heinillä härkien kaukalon, de Jippu (https://www.youtube.com/watch?v=ozNrxQ7dGAI) ; c'est du finnois mais c'est hyper joli. ^^ Continue d'écrire surtout !

      • Dimanche 24 Janvier 2016 à 11:28

        Merci beaucoup, ça me fait plaisir que tu aies aimé ♥! En fait j'ai mis ces musiques car l'impromptu est celui que j'ai joué, et Asturias le morceau espagnol de "Isabelle"; et ces morceaux me rappellent beaucoup cette superbe soirée :) Merci pour le lien, j'irai écouter!

        Encore merci ♥

    3
    Mercredi 27 Janvier 2016 à 20:04

    Superbe texte ! J'adore ton écriture. Je l'ai lu deux fois, une première fois sans la musique et une fois avec, et les deux fois, c'était sublime. On ressent toutes tes émotions, et avec la façon dont tu décris et que tu nous fait vivre ton souvenir... J'avais l'impression d'y être ! J'ai adoré ! 

      • Vendredi 29 Janvier 2016 à 15:00

        Merci beaucoup, ça me fait super plaisir♥!!

    4
    Mercredi 10 Février 2016 à 14:04

    C'était super bien

      • Samedi 13 Février 2016 à 10:45

        Merci beaucoup :D!! Contente que tu aies apprécié :)

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